Brice Borget, un artisan voilier formé au fenua

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Brice Borget, un artisan voilier formé au fenua
PAPEETE, le 21 septembre 2016 – Brice, 33 ans, est maître-voilier. Il répare les voiles des bateaux depuis dix ans sur le fenua. Il y a trois ans, il a décidé de se lancer seul et de diversifier son offre. Il propose donc des coussins, des couvertures, des bâches et des tauds pour les habitations et les bateaux confectionnés avec des tissus de voile haut de gamme, dans les règles de l’art de la voilerie traditionnelle.



Brice fait les 100 pieds sur le port de la marina Taina de Punaauia. Sous ses airs détachés, le stress se fait ressentir. Lunettes de soleil, manchettes tatouées, bermuda, savate, il s’est complètement "tropicalisé". Il est vrai qu’en treize ans, il a eu le temps de s’acclimater à la Polynésie. À 33 ans, il est l’un des six voiliers en exercice sur le Fenua. "Quand une voile est déchirée pour faire simple, je mets un patch et je fais une couture comme sur un vêtement. Mais mon métier ne s’arrête pas là, je fais aussi des coussins, des protections pour le soleil, pour la voile. Je fais rarement deux fois la même chose sur un mois. Ce qui m’a plu c’est que c’est un travail vachement diversifié qui s’exerce en extérieur. Il y a aussi le côté manuel, artisanal, la fabrication d’un produit fini que je n’avais pas quand j’étais vendeur, qui est satisfaisant", explique-t-il.

Ce métier, il l’a découvert à Tahiti "par accident". Brice n’était pas du tout destiné à exercer ce métier.

Après avoir grandi en banlieue parisienne, loin de la mer, il décide à l’âge de 20 ans de tenter sa chance en Polynésie française. "Je suis arrivé à Tahiti il y a treize ans parce que mon grand-père vivait ici. Il était venu vivre à Tahiti bien avant ma naissance. Je ne le connaissais pas trop. Je l’avais vu une ou deux fois en vacances en France. Moi, en métropole, je m’ennuyais un peu. Je n’arrivais pas à trouver ma voie. Du coup je l’ai appelé et je lui ai demandé s’il m’hébergerait, il a accepté donc je suis venu vivre chez lui."


Brice Borget, un artisan voilier formé au fenua
Au début, Brice aide son Grand-père Broker à vendre des bateaux, puis il trouve un emploi dans la vente de voitures et part vivre en colocation. C’est là que la machine s’emballe, "mon colocataire avait un voilier, il a dû faire réparer sa voile du coup. En discutant avec le voilier li[ocal, il a appris qu’il cherchait quelqu’un à former et moi, je n’aimais pas mon travail, du coup je me suis dit pourquoi pas." Il admet avoir douté, "je ne me voyais pas assis derrière une machine à coudre à faire de la couture à la chaine. Il m’a montré que ce métier n’est pas du tout ça. J’ai accepté d’essayer. En fait, je me trompais complètement, la couture ne représente que 30% du métier.]i"

Les deux prennent le risque, Brice d’essayer un métier qu’il ne connait pas, son formateur de former quelqu’un qui peut ne pas accrocher. "Je ne connaissais rien à la couture, rien aux bateaux, il a accepté de me former. J’ai bossé sept ans pour lui. A la fin c’était moi qui gérais les couturières, les commandes, lui, ne s’occupait plus du tout des voiles. J’étais chargé de la relation avec les clients, la prise de cote, le devis et la mise en place, lui validait les devis. "

Il n’y a pas vraiment d’école pour devenir voilier, il faut être habile de ses mains, aimer la voile et surtout il faut trouver un maître-voilier qui accepte de prendre un apprenti. Brice s’est pris de passion pour son métier, après avoir fait une multitude de petits boulots, il trouve, enfin, ce métier qui lui plait.


Brice Borget, un artisan voilier formé au fenua
Pendant sept ans, il travaille au sein de la même entreprise, il forme plus d’une dizaine d’artisans voiliers, mais les relations avec son patron se tendent. "Du coup, j’ai décidé de monter ma propre entreprise, il y a trois ans j’ai démissionné, je suis rentré en France pour trouver des machines que j’ai ramenées. Je me suis mis à mon compte et en 2012, j’ai créé l’entreprise Fenua Voile."

Lucide, aujourd’hui il reconnait "si je n’avais pas rencontré mon colloc’, je serais peut-être encore en train de vendre des voitures. "

Le secteur est devenu, tout à coup, très concurrentiel. Cet été deux grosses entreprises de voilerie ont ouvert à Tahiti. "Au départ nous étions deux à Tahiti, un à Raiatea et un à Moorea. Depuis deux mois, deux grosses voileries se sont installées en même temps. Ça change tout le secteur, ça ne va pas être évident. Ça va être plus compliqué", s’inquiète-t-il. S’il y a plus de bateaux, car de plus en plus de plaisanciers font des tours du monde et font escale à Tahiti, Brice a préféré se diversifier "pour accuser le coup, je me suis diversifié et je fais aussi des tauds et toiles pour les maisons, en extérieur, des bâches pour voiture. Tout ce qui est couture spécifique."

Il se différencie du marché en proposant des produits faits à partir de tissus de voilerie haut de gamme et du fil spécial importé de métropole, "rien de ce que je propose ne vient de Chine. Les tissus que j’utilise sont les même que pour les bâches et voiles de bateau", assure-t-il. Brice trouve sa clientèle grâce au bouche-à-oreille, "je ne fais pas de pub, ni de communication, mes clients reviennent et me recommande à leurs connaissances."

Tout seul, il fait tout de A à Z, "pendant les grosses périodes de rush je travaille avec des personnes que j’ai formées et que je prends en patenté. À terme j’aimerai pouvoir former et embaucher un apprenti, mais pour l’instant c’est trop tôt, j’ai trop de travail. Dans deux ans je pense que je pourrais y songer sérieusement, encore faut-il que je tombe sur la bonne personne, un jeune sérieux, motivé qui se passionne du métier."


Plus d’informations :

Facebook : FENUA VOILE

Tel : 87290086

atelier relais Tipaerui, Papeete


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